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Le trouble oppositionnel avec provocation (TOP): comprendre et accompagner son enfant

  • Photo du rédacteur: Amélie Kijek
    Amélie Kijek
  • 30 juil.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 5 nov.

enfant en colère solitude TOP


Introduction


Il est normal de se sentir dépassé lorsque son enfant est souvent en conflit, refuse d’obéir ou cherche constamment à provoquer.


Le trouble oppositionnel avec provocation (TOP) touche environ 3 à 5 % des enfants d’âge scolaire (Manuel MSD). Bien qu’il puisse être source de tensions au quotidien, il existe des solutions concrètes pour mieux comprendre ces comportements et accompagner votre enfant de façon bienveillante.


Cet article s’appuie notamment sur plusieurs sources, dont l’Association des neuropsychologues du Québec (AQNP), le DSM-5 et le Manuel MSD.


Qu’est-ce que le TOP ?


Le TOP se définit comme un schéma persistant de comportements d’opposition, de désobéissance ou de provocation dirigés principalement vers des figures d’autorité (parents, enseignants, etc.). Selon le DSM-5, le TOP peut être classé selon trois degrés de gravité: léger, modéré et sévère, qui varie en fonction de la fréquence des symptômes et le nombre de milieux dans lequel ils apparaissent. 


Les différents degrés de TOP


  • TOP léger: les symptômes se manifestent dans un seul contexte.

  • TOP modéré: les symptômes d'opposition sont présents dans au moins deux contextes distincts.

  • TOP  sévère : les comportements sont observés dans trois milieux ou plus (maison, école, activités parascolaires,etc.).


L’opposition peut prendre différentes formes :


  • Refus passif : ignorer une consigne, ne pas réagir aux demandes.

  • Refus actif : contester, crier, insulter.

  • Comportement passif-agressif : acquiescer en apparence mais faire le contraire.


Selon le DSM‑5, le diagnostic de TOP requiert :


  • Au moins quatre comportements spécifiques (parmi une liste officielle : colère fréquente, disputes, provocation, rancune, etc.).

  • Présents pendant six mois ou plus.

  • Se manifestant avec au moins une personne autre qu’un frère ou une sœur.

  • Et dépassant ce qui est habituel pour un enfant du même âge et stade de développement.


Principaux signes observés :


  • Se disputer fréquemment avec les adultes.

  • Se mettre facilement et souvent en colère.

  • Contester ouvertement les règles et refuser d’y obéir.

  • Irriter ou provoquer délibérément.

  • Rejeter la responsabilité sur les autres.

  • Être rancunier ou adopter des comportements vindicatifs.


Exemple concret : « Par exemple, votre enfant peut refuser systématiquement de ranger sa chambre, crier lorsqu’on insiste ou contredire chaque consigne, même simple. »


Pourquoi le TOP apparaît-il ?


Une certaine opposition est normale au cours du développement : c’est une étape qui permet à l’enfant de construire son identité, notamment entre 2 et 4 ans puis à l’adolescence (AQNP). Cependant, lorsque ce comportement devient persistant et excessif après 5 ans et avant l'adolescence, on parle alors de TOP.


Les causes sont souvent multiples :


  • Facteurs relationnels : l’enfant peut avoir l’impression de se sentir ignoré, incompris ou peu valorisé par son entourage.

  • Climat familial : l’absence d’une structure claire ou une dynamique familiale marquée par des tensions peut renforcer ces comportements d’opposition.

  • Facteurs biologiques : certaines prédispositions génétiques ou neurodéveloppementales jouent parfois un rôle et peuvent augmenter la probabilité de développer l’opposition persistante (Manuel MSD).

  • Renforcement involontaire : l’enfant comprend que l’opposition lui permet d’obtenir ce qu’il souhaite.


Pourquoi consulter ?


Consulter un professionnel permet de :


  • Mieux comprendre et identifier les causes à l'origine de ces comportements.

  • Poser un diagnostic clair et différencier le TOP de d’autres troubles similaires, comme le TDAH.

  • Mettre en place des stratégies concrètes pour apaiser le climat familial.

  • Soutenir l’enfant dans la gestion de ses émotions.


Plus l’intervention est précoce, plus elle est efficace. Un suivi peut également faciliter la communication avec l’école et les intervenants.


En quoi consiste le suivi psychologique et neuropsychologique ?


1. L’évaluation

Un neuropsychologue ou psychologue réalise d’abord une évaluation complète pour bien cerner les besoins de l’enfant :


  • Entretiens cliniques avec les parents, l’enfant et parfois l’école.

  • Tests standardisés pour mesurer les fonctions attentionnelles, exécutives et émotionnelles.

  • Questionnaires comportementaux pour identifier la fréquence et l’intensité des symptômes et vérifier la présence de troubles associés comme le TDAH ou l’anxiété.


2. Les types d’interventions possibles

En fonction du profil de l’enfant, plusieurs approches peuvent être combinées :


2.1 Thérapie comportementale et cognitive (TCC)

C’est l’approche privilégiée pour le TOP. Elle aide l’enfant à reconnaître et réguler ses émotions, à modifier ses comportements d’opposition et à développer des stratégies de résolution de conflits. Elle peut inclure des jeux de rôle, des mises en situation ou des outils visuels adaptés à l’âge.


2.2 Programme de guidance parentale

Cette approche est souvent proposée en parallèle. Les parents reçoivent des stratégies concrètes pour faire face aux crises : établir des règles claires, renforcer les comportements appropriés, appliquer des conséquences cohérentes sans escalade. Des ateliers de discipline positive peuvent aussi s’y ajouter.


2.3 Soutien familial ou systémique

Dans certaines situations, des séances familiales sont utiles pour rétablir la communication, réduire les tensions et ajuster la dynamique parent-enfant.


2.4 Interventions scolaires

Un suivi peut inclure une collaboration avec l’école pour adapter les attentes et les stratégies éducatives en classe.


2.5 Traitement pharmacologique (rare)

La médication n’est pas le premier choix de traitement pour  le TOP. Cependant,  elle peut être envisagée si le trouble est associé à un TDAH sévère ou à un trouble des conduites, pour traiter l’impulsivité ou l’agressivité marquée (Manuel MSD, AQNP).


Quand demander de l’aide ?


Si votre enfant s’oppose constamment, que les crises s’intensifient, ou que la vie familiale devient difficile malgré vos efforts, n'hésitez pas à  consulter. Rappelez-vous : il n’est jamais trop tard pour agir.


Notre approche


À l’interphase, notre équipe pluridisciplinaire est composée de neuropsychologues, de psychologues et d’intervenantes spécialisées dans l’évaluation et l’accompagnement des troubles du comportement, dont le trouble oppositionnel avec provocation (TOP).


Avant toute prise en charge en psychoéducation ou en psychologie, un diagnostic rigoureux est réalisé par nos neuropsychologues, dont Vincent Migneron-Foisy et Émeline Wyckaert, qui possèdent une solide expertise dans l’évaluation du fonctionnement neuropsychologique des enfants et des adolescents.


En psychoéducation, Béatrice Villemure offre un accompagnement individualisé visant à soutenir le développement des habiletés sociales et de la gestion des émotions chez les jeunes, tout en guidant les parents dans l’implantation de stratégies concrètes à la maison.


Du côté de la psychologie, Noémie Lardinois intervient auprès des enfants et de leurs familles en proposant des approches thérapeutiques adaptées aux profils et aux besoins spécifiques, notamment dans les cas de TOP.


Conclusion


Avec un accompagnement adapté et des outils concrets, votre enfant peut progresser et la vie familiale peut redevenir plus sereine. Vous n’êtes pas seul.e.


Sources



Prendre rendez-vous en personne ou en visio ici.


Notre adresse :


L'interphase - Clinique de psychologie et de neuropsychologie

410 Rue St Nicolas, Montréal, QC, Canada


 

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Cet article a été écrit par Rokhaya Rodriguez, étudiante en neurosciences.




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